mardi 6 juillet 2010

A. On BAZARDE MAIN BAZAR ! (Delhi).


ON BAZARDE MAIN BAZAR !

Paharganj, Delhi)





Mon avion atterrit à l'aéroport de Delhi vers 1 heure du matin.
A l'immigration, les queues de passagers s'éternisent.
Ensuite, j'attends longtemps l'apparition de mon sac à dos sur le tapis roulant du vol en provenance de Frankfurt.



A la sortie de l'aéroport, je grimpe dans le bus qui relie New Delhi.
Le chauffeur est d'humeur bavarde, je suis son premier passager.
Commentaires sur l'élimination rapide de l'équipe de France aux mondiaux de foot en Afrique du sud...



Le bus ne démarre que vers 2h30 et me dépose vers 3h10.
Où suis-je ? C'est chaque fois différent.
Et l'on dépose les gens de plus en plus loin de la gare ferroviaire de New Delhi...
Sans me préoccuper des rickshaws et autorikshaws qui me hèlent et veulent engager la conversation, je tente de me concentrer.
Où suis-je ?


Je marche dans la direction la plus probable.
Un autorikshaw crie que je me trompe. Il va me conduire où je veux, me trouver une chambre. Menteries et compagnies ! J'ai souvent subi leur fourberie.
Je marche entre des gravats, des flaques de boues, des chiens et des vaches allongés, des humains endormis, ou assis çà et là.

J'ai découragé mes poursuivants, rickshaws et taxis.
Un seul autorikshaw espère me berner à l'usure.
J'ignore ses manoeuvres et ses discours, en marchant vers ce qui me semble être la gare.



Dix minutes plus tard, je n'ai toujours pas trouvé de repère...
Deux policiers stationnent sur le trottoir.
Selon eux, j'approche de Connaugh Place.
Grâce
à mon plan, ils me montrent l'endroit où nous nous trouvons.
Pas du tout où je m'y attendais !

Le conducteur du bus m'a laissé trop loin au sud ouest de la gare de New Delhi...


Revigoré, je marche en cadence dans la bonne direction.
Dix minutes plus tard, je reconnais la gare de New Delhi.
Cette fois, je suis arrivé à Paharganj.

Au carrefour, je m'engage à droite dans Main Bazar.
Mais quelque chose ne va pas.
Tout est désert et lugubre.
D'accord, il est plus de 3h30 du matin, mais...

Soudain, je m'aperçois que des deux côtés de la rue, les maisons sont à moitié détruites !
Est-ce Main Bazar, ou Beyrouth de l'époque de la guerre civile ?
Les façades en loques se découpent dans l'obscurité.
Certains immeubles ont perdu plusieurs étages...

Toutes les boutiques ont fermé leurs rideaux métalliques.
Et beaucoup de panneaux et d'enseignes ont été retirés.

Mais deux ou trois repères me persuadent que je suis dans Main Bazar.



Grâce aux jeux du Commonwealth, les autorités ont décidé de rénover entièrement Main Bazar !
Ce quartier n'était plus digne d'une capitale ambitieuse.
D'où une juteuse opération immobilière. Les prix vont flamber...

Les hôtels bons marchés, qui disparaissaient peu à peu, vont être balayés.

Je passe dans trois hôtels, où l'on m'annonce le même tarif : 400 roupies la chambre.
Ce quartier est un chantier apocalyptique, mais les prix grimpent...
Dans l'hôtel suivant, je négocie pour 300 Rs.
A quatre heures du matin, j'ai besoin de dormir.


Lionel Bonhouvrier.

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