mercredi 4 août 2010

D4. TEMPLES JAINS DU MONT ABU : ANALYSE




TEMPLES JAINS DU MONT ABU

ANALYSE




Ce second texte est une analyse des temples jaïns de Dilwara.
Je conseille aux lecteurs de commencer par la présentation (premier texte).
S'ils désirent en savoir davantage, cette analyse pourra satisfaire leur curiosité, du moins je l'espère.




Lionel Bonhouvrier.

vendredi 23 juillet 2010

D3. TEMPLES du MONT ABU : PRESENTATION (23.07.10)



TEMPLES JAINS DU MONT ABU :

PRESENTATION





Comment extraire l'essentiel de mes visites aux temples jaïns de Dilwara, communément appelés temples du Mont Abu ?
J'ai choisi d'écrire deux textes.
Celui-ci, qui présente ces temples exceptionnels, de la facon la plus simple, la plus abordable.

Un second texte, plus technique et beaucoup plus long, sera une ANALYSE pour ceux qui cherche à en savoir davantage.







Lionel Bonhouvrier.

jeudi 22 juillet 2010

D2. MISTER GOODVERYGOOD (22.07.10) (Mont Abu)



MISTER GOODVERYGOOD
(Mont Abu)



Au Mont Abu, se loger à un prix correct nécessite de la patience et de la ténacité.
Quant au manger, nul souci, une multitude de dhabas, de restaurants en font une ville touristique, fréquentée par une clientèle surtout indienne.

J'ai mes habitudes au Neelam restaurant.
Les clients ne s'y bousculent pas.
Pourquoi ? Je n'en sais rien, car la nourriture m'y plaît.
J'ai beau changer de plats, je suis toujours satisfait après le repas.

Le patron est particulier.
Un corps petit et malingre, un visage laid, des sourires bizarres, virant à la grimace...
Pourtant je l'aime bien.

Il ne semble pas tenir à ce que je choisisse les plats les plus chers.
Il me recommande dans une catégorie (par exemple "Indian food") un plat souvent bon marché.
Très vite, j'applique ses conseils.

- Do you have lassi ?
- What do you want ?

- A sweat lassi, please !

- Oh, sir ! Lassi is not very good...

- And your Lemmon tea is good ?

- Yes, sir ! Very good !

Renonçant au lassi, je choisis un thé au citron, très bon.

Il aime passer deux ou trois minutes après le service pour me questionner.
- It is good ?
- Yes, it is. Thank you sir !


Mais souvent, il fait lui même question et réponse :
- It is good ? Yes, I see... It is good ! Very good !

C'est un intuitif, qui devine que ses plats me plaisent.
Et il ne peut s'empêcher de le dire à ma place.

Dès le lendemain, il se contente de :
- Good ? Very good ! En hochant la tête, d'un air assuré.

Cette manie inoffensive lui vaut le surnom de Mister GOODVERYGOOD.


Lionel Bonhouvrier.

mercredi 21 juillet 2010

D1. DANSE, mon COEUR, DANSE ! (Mont ABU) (21.07.10)



DANSE, MON COEUR, DANSE !


(Mont Abu)



Connaissez-vous les temples jaïns du mont ABU ?
Cette année, j'y suis enfin.
Et je ne suis pas déçu du voyage...
Six heures de bus au moins séparent Udaipur du Mont Abu.
C'est la seule station climatique du Rajasthan. Elle surprend, dans cet État plus connu pour ses steppes et son désert que pour ses collines verdoyantes.

Les temples jaïns sont construits à Dilwara, à 3 km du centre de Mont Abu.
Mais je marche d'abord vers le temple Adhar Devi, à travers un sous-bois, puis un versant occupé çà et là par de belles villas.
Ce temple hindou, perché en haut d'une colline, vaut largement la montée, un peu rude sous le soleil de midi.
Les marches passent sous plusieurs arches, où l'on peut faire sonner une cloche. Je m'improvise sonneur, car les pèlerins sont encore rares.


Au sommet, le panorama permet de découvrir toute la région.
Après la visite, le gardien me conseille de prendre un raccourci. Un sentier descend à travers une cambrousse verdoyante, magnifique.
Suivant d'un oeil les approches d'une bande de singes, je m'arrête de temps à autre pour admirer agaves et plantes géantes, artistiquement plantées au petit bonheur.
Plus bas, des rochers annoncent un méplat, où l'on marche sous les arbres à l'abri du soleil.Pour gagner Dilwara, je rejoins une route et me dirige au jugé.


L'entrée des temples de Dilwara est gratuite.
En ce début d'après-midi, deux files d'attente me rappellent les contraintes de la civilisation. De nombreux casiers pour les chaussures sont occupés...
Il est interdit de photographier. On doit laisser au vestiaire : appareils photo, caméras, téléphones portables, gadgets favoris des touristes.
Sacs et bouteilles d'eau doivent être également déposés...
Un gardien veut que je laisse aussi cahier et stylos.
Je refuse catégoriquement.
Je veux bien avaler un litre d'eau en deux minutes, mais j'exige de garder de quoi écrire et dessiner !

A une trentaine de mètres de l'entrée, j'entre dans le temple Vimal Vasahi.
J'y reste plus de quatre heures, jusqu'à la fermeture...
Je ne peux parler dans ce premier texte de tout ce que j'y ai vu.
Cela occupe dans mon cahier neuf pages de dessins et de notes.

J'évoquerai seulement une frise, sculptée en dessous d'une coupole latérale.
Cinq danseurs encadrés par deux musiciennes, jouant du tambour.
Cette danse sacrée, d'une incroyable jeunesse, me donne des fourmis dans les jambes.
On devine les rythmes qui transportent de joie les danseurs.
Chanter est inutile, les jambes gambadent avec souplesse, même si les bustes restent droits.

Avec quatre bras et deux jambes, tous les gestes sont possibles.
Les danseurs recourbent le bras au-dessus de leur tête, posent une main sur leur plexus, montre l'intérieur d'une paume...
Les jambes se croisent, une jambe se pose en haut d'une cuisse, il suffit de suivre le rythme.

Les danseuses aux seins de pamplemousse dansent, dansent, emportent mon coeur sur des ellipses sidérales.
Leur danse invente les gestes exprimant les pulsations de l'univers.
Lionel Bonhouvrier.

mardi 20 juillet 2010

C10. LAL GHAT GUESTHOUSE, UDAIPUR

LAL GHAT GUESTHOUSE

UDAIPUR




Cette guesthouse est ma préférée à Udaipur.
Après un premier séjour en 2003, j'y reste de nouveau quelques jours en 2010.
Un soir, je discute avec le patron Mundra Fameli, qui répond à toutes les questions que je me pose sur cette guesthouse exceptionnelle.

Et d'abord, d'où vient cette vieille structure de pierres ? Les sculptures sont admirables, au rez de chaussée comme à l'étage.
Je n'ai trouvé cela dans aucune autre guesthouse !
Mundra Fameli a débuté en 1982.
A l'époque, sur la berge du lac Pichola, il n'y avait que cinq grands bâtiments : deux palais (City palace et Jagat Niwas), le Kankarwa Halevi, le Bagore Ki-Haveli et l'ancienne auberge.

Le bâtiment ancien qui m'intrigue est une auberge, qui existe depuis trois siècles.
Elle accueillait les visiteurs du maharaja d'Udaipur.
Cela explique les piliers de pierres, des éléments d'arche de pierres, les restes d'abreuvoirs...
Les écuries pour chevaux et éléphants ont été détruites.

En 1991, le patron fait déplacer d'énormes blocs de pierres, restes des écuries. On les retrouve çà et là dans la cour !
Puis il fait construire le bâtiment moderne, où la majorité des voyageurs dorment aujourd'hui.

La situation de la guesthouse est admirable.
En bordure du lac Pichola, touchant le Bagore Ki-Haveli, ce qui permet d'écouter gratuitement de la terrasse le concert quotidien de 19h...
Elle est à deux pas du Jagdish Temple, coeur véritable de la vieille-ville d'Udaipur.

Une cour centrale plantée d'arbres, sépare le nouveau bâtiment, côté entrée, de la vieille auberge, côté lac.
J'y écris de temps en temps sur une grande table de bois.
En juillet, les travaux allaient bon train : remise à neuf du magasin cybercafé et de plusieurs chambres au rez de chaussée de la vieille auberge.

Chacun y a sa place, quelle que soit l'épaisseur de sa bourse.
Les chambres simples coûtent 150 roupies, les doubles 250 Rs, avec les douches dans la cour.
Les chambres avec salle de bain sont louées à 400 et 600 Rs.
Sur la première terrasse, les suites de luxe à l'étage de la vieille auberge sont à 1200 et 1500 Rs.

Tout ce qui précède est fort bon.
J'allais oublier l'essentiel, en ce qui me concerne.
J'occupe toujours la chambre 4, au premier étage de la vieille auberge.
Vers 5h30, je me lève, grimpe l'échelle de la terrasse supérieure, au surplomb du lac.
Chaises et tables permettent de contempler à l'aise un large panorama.
Quel observatoire sur le lac Pichola, les îles, Lal Ghat et Gaur Ghat, le City Palace et de l'autre côté du lac, Hanuman Ghat et les collines au loin...

J'y reste des heures, très occupé à écouter les oiseaux, à regarder leur vol, leur pêche dans le lac. Et les vaines tentatives d'un chien pour s'offrir une boule de plume en guise de petit déjeuner.
Rassasié de paix, quand le jour se précise, j'écris tout mon saoul.
Le tap-tap des lavandiers rythme mes phrases, aucun bruit de moteur jusqu'à huit heures.

Je grimpe aussi en fin en soirée sur cette terrasse, pour respirer la fraîcheur et méditer sur la journée écoulée.
Vingt minutes de grâce, oreilles et narines grandes ouvertes.
Quelles sont les nouvelles du silence ?
Cela vaut toutes les berceuses.

Lionel Bonhouvrier.

lundi 19 juillet 2010

C9. RENCONTRE au MANDI MARKET (Udaipur, 19.07.10).



RENCONTRE au MANDI MARKET

(UDAIPUR)



Il regarde la fillette.
Penchée, elle sculpte un morceau de pierre à petits coups de marteau.
A côté, des statuettes d'éléphants et de Ganesh sont étalées pour attirer les passants.
Elle lève la tête, lui sourit. Pourtant, il ne pourra rien lui acheter.
Il saisit une éléphante, avec un bébé dans le ventre, qu'il repose.

Il hoche la tête gravement.
La fillette reprend sa sculpture informe.
Il hoche la tête interminablement.
Quelque chose semble détraquée dans sa boîte à penser.


Au Mandi market, on s'est habitué à le voir errer devant les étals.
On lui donne, ici une banane, là un verre d'eau.
Il semble fasciné par l'alignement impeccable des noix de coco.

Il ne parle jamais, pousse des grognements.
Son sourire timide édenté lui vaut la sympathie des vieilles et des vieux.
D'où vient-il ?
Personne n'en sait rien.

Il lui arrive de s'asseoir.
C'est souvent pour observer le travail d'un vannier, confectionnant un panier d'osier, ou une natte, délicatement entrecroisée.
Il n'a jamais pu dire son nom.
On l'appelle le Vieux.

Il dort ici ou là, comme les oiseaux, les chiens, les vaches, comme toutes les créatures de dieu.
Il dort là où le sommeil le prend.
Il est souvent fourré dans des temples hindous, dans la mosquée du quartier.
Il peut aller partout. Il n'a jamais rien volé, rien demandé.
On lui donne, voilà tout.

Je le rencontre devant les statuettes de la fillette.
En souriant, il me fait le salut traditionnel.
Je lui retourne le salut et le sourire.
Il est grand, maigre, sa tignasse blanche est irrécupérable.
Une silhouette d'aveugle frappé par la foudre.


Spontanément, je lui remets les bananes que je viens d'acheter.
Il prélève une banane, me rend les trois autres.
Comme lui, j'épluche une banane, que nous mangeons.
Nouvelle salutation.
Et il reprend son errance du côté des marchands d'épices.


Lionel Bonhouvrier.

C8. FILS du CIEL (Poème, Udaipur, 19.07.2010).



FILS du CIEL

(Poème)




Car je marche dans la beauté
je marche dans la beauté du monde
quand le chant devient musique
de joie, le coeur s'envole

Je respire le ciel
porté par le chant de gloire
le chant de louange

nous - fils du ciel
nous nous rions du temps
nos enfants ont la beauté
bleutée - de topaze


Lionel Bonhouvrier.