mercredi 21 juillet 2010

D1. DANSE, mon COEUR, DANSE ! (Mont ABU) (21.07.10)



DANSE, MON COEUR, DANSE !


(Mont Abu)



Connaissez-vous les temples jaïns du mont ABU ?
Cette année, j'y suis enfin.
Et je ne suis pas déçu du voyage...
Six heures de bus au moins séparent Udaipur du Mont Abu.
C'est la seule station climatique du Rajasthan. Elle surprend, dans cet État plus connu pour ses steppes et son désert que pour ses collines verdoyantes.

Les temples jaïns sont construits à Dilwara, à 3 km du centre de Mont Abu.
Mais je marche d'abord vers le temple Adhar Devi, à travers un sous-bois, puis un versant occupé çà et là par de belles villas.
Ce temple hindou, perché en haut d'une colline, vaut largement la montée, un peu rude sous le soleil de midi.
Les marches passent sous plusieurs arches, où l'on peut faire sonner une cloche. Je m'improvise sonneur, car les pèlerins sont encore rares.


Au sommet, le panorama permet de découvrir toute la région.
Après la visite, le gardien me conseille de prendre un raccourci. Un sentier descend à travers une cambrousse verdoyante, magnifique.
Suivant d'un oeil les approches d'une bande de singes, je m'arrête de temps à autre pour admirer agaves et plantes géantes, artistiquement plantées au petit bonheur.
Plus bas, des rochers annoncent un méplat, où l'on marche sous les arbres à l'abri du soleil.Pour gagner Dilwara, je rejoins une route et me dirige au jugé.


L'entrée des temples de Dilwara est gratuite.
En ce début d'après-midi, deux files d'attente me rappellent les contraintes de la civilisation. De nombreux casiers pour les chaussures sont occupés...
Il est interdit de photographier. On doit laisser au vestiaire : appareils photo, caméras, téléphones portables, gadgets favoris des touristes.
Sacs et bouteilles d'eau doivent être également déposés...
Un gardien veut que je laisse aussi cahier et stylos.
Je refuse catégoriquement.
Je veux bien avaler un litre d'eau en deux minutes, mais j'exige de garder de quoi écrire et dessiner !

A une trentaine de mètres de l'entrée, j'entre dans le temple Vimal Vasahi.
J'y reste plus de quatre heures, jusqu'à la fermeture...
Je ne peux parler dans ce premier texte de tout ce que j'y ai vu.
Cela occupe dans mon cahier neuf pages de dessins et de notes.

J'évoquerai seulement une frise, sculptée en dessous d'une coupole latérale.
Cinq danseurs encadrés par deux musiciennes, jouant du tambour.
Cette danse sacrée, d'une incroyable jeunesse, me donne des fourmis dans les jambes.
On devine les rythmes qui transportent de joie les danseurs.
Chanter est inutile, les jambes gambadent avec souplesse, même si les bustes restent droits.

Avec quatre bras et deux jambes, tous les gestes sont possibles.
Les danseurs recourbent le bras au-dessus de leur tête, posent une main sur leur plexus, montre l'intérieur d'une paume...
Les jambes se croisent, une jambe se pose en haut d'une cuisse, il suffit de suivre le rythme.

Les danseuses aux seins de pamplemousse dansent, dansent, emportent mon coeur sur des ellipses sidérales.
Leur danse invente les gestes exprimant les pulsations de l'univers.
Lionel Bonhouvrier.

1 commentaire:

  1. Merci pour ce merveilleux poème qui me ramène en 2004 à ce temple que j'avais tant adoré. Un lieu extraordinaire !

    RépondreSupprimer